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TRIBUNE : NON-APPLICATION D’EGALIM DANS LES BOX DE NEGOCIATION PRODUCTEURS / INDUSTRIELS : POUR QUE LES MASQUES TOMBENT !

  • 24 janv. 2024
  • 2 min de lecture

Le législateur français était pétri de bonnes intentions en construisant les lois Egalim successives – pas moins de trois depuis 2018, afin d’assurer une meilleure rémunération des producteurs de lait et une meilleure répartition de la valeur au sein de la filière. On aurait pu croire au succès des effets de ce dispositif législatif, à écouter les satisfecit généraux sur la filière laitière, citée comme un modèle d’application des lois Egalim. Il faut dire que les pouvoirs publics, ministères de l’Agriculture et de l’Economie, ne manquent pas de se targuer de veiller à l’application de ces lois dans les box de négociation commerciale entre fournisseurs et distributeur.


Aujourd’hui, cela tangue sérieusement : d’un côté, les industriels laitiers s’alarment des conséquences pour les producteurs du non-respect de la sanctuarisation de la matière première agricole dans les négociations avec la grande distribution ; de l’autre côté, le géant de l’industrie laitière impose ses conditions pour la prise en compte des coûts de production des agriculteurs. Voilà, nous avons ici l’arbre qui cache la forêt. Et ce n’est pas un bonsaï, c’est un séquoia géant !


Il faut bien comprendre que, dans le secteur laitier, le point de départ de la construction du prix en marche avant, ce sont les Organisations de Producteurs, qui négocient et mettent en marché la production de lait de leurs adhérents auprès d’industriels. Ce sont ces relations, ces négociations, ces contrats entre OP et industriels qui sont le point de départ des Lois Egalims, en amont des négociations commerciales industriels / grande distribution. Or, force est de constater que ces relations dites amont – entre OP et industriels, sont profondément déséquilibrées : des négociations qui n’en sont pas et qui s’éternisent depuis des années, une absence de prise en compte des coûts de production dans la fixation du prix d’achat du lait, des pratiques d’alignement concurrentiel moins disant, des contournements des OP via des contrats individuels, des menaces de représailles…


Non seulement les lois Egalims sont allègrement piétinées, mais en plus les abus dans les relations OP / industriels sont légion. S’émouvoir des difficultés des industriels sur la sanctuarisation de la matière première agricole est une chose, s’attaquer à la racine des problèmes en est une autre ! Des contrôles et des sanctions en cas de manquement sur les lois Egalim, oui, mais d’abord et avant tout sur les relations OP – industriels, et pas uniquement entre industriels et distributeurs. L’équilibre des relations commerciales entre les producteurs organisés et leurs acheteurs est le socle de l’amélioration du fonctionnement de la chaîne alimentaire, au bénéfice de la filière et des consommateurs.


Il est temps que les masques tombent sur la non-application des lois Egalim et que les pouvoirs publics, à commencer par les ministres de l’Agriculture et de l’Economie, cessent de mettre sous le tapis les abus inacceptables des industriels à l’égard des producteurs, et de se faire les chantres du discours victimaire de ceux-ci. L’avenir des producteurs de lait est dans une organisation économique forte ! Le gouvernement le veut-il vraiment ?

Le Conseil d’Administration de France OP Lait

 
 
 

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